Mars 2020 : une professionnelle de la santé de 64 ans commence à avoir des maux de gorge et une toux grasse, puis éprouve des nausées, des vomissements et une dyspnée à l’effort pendant une semaine. Elle n’a pas voyagé récemment et n’a pas eu de contact évident avec des personnes infectées, mais a interagi avec des patients au service de consultation externe. Après avoir obtenu un résultat positif au test de détection par réaction en chaîne de la polymérase (PCR) du coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SRAS-CoV-2), le virus causant la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), elle se présente à l’hôpital, 10 jours après l’apparition des premiers symptômes. À l’examen, elle est fiévreuse (38,7°C) et en hypoxie (saturation pulsée en oxygène [SpO2] à l’air ambiant : 88 %); or, elle semble se sentir bien. L’auscultation laisse entendre des crépitants aux 2 bases pulmonaires, et la radiographie thoracique révèle la présence bilatérale d’infiltrats. À l’échographie pulmonaire, on observe des « lignes B » diffuses, un épaississement pleural et une consolidation sous-pleurale (figure 1). La patiente est hospitalisée et mise sous assistance respiratoire, et son volume pulmonaire est régulé avec précision. Elle reçoit d’abord 6 litres d’oxygène par minute par l’entremise d’une canule nasale. Après 6 jours d’hospitalisation, cette quantité ne suffit plus; elle est alors intubée. Au moment de publier ces lignes, la patiente est dans un état stable, mais reçoit toujours une ventilation mécanique.
Nos images ressemblent à celles obtenues par Peng et ses collègues, également par échographie pulmonaire, chez des patients atteints de la COVID-191. Cela dit, des observations comparables ont aussi été faites dans des cas de pneumonie associée à la grippe A (H1N1)2. Dans une petite étude menée auprès de patients dont le profil clinique et épidémiologique cadre avec un diagnostic de COVID-19, on a établi que le test par PCR avait détecté seulement 71 % des cas confirmés ultérieurement par la tomodensitométrie des poumons. Nous concluons que l’échographie pulmonaire peut servir à l’examen des patients qu’on pense atteints de la COVID-19, même s’il est impossible de déterminer exactement la nature de l’agent à l’origine de la pneumonie virale3.
Le Dr Daniel Lichtenstein a rédigé un excellent article d’introduction à l’échographie pulmonaire, dans lequel il décrit ses observations et les différents diagnostics possibles4.
Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
Cet article a été revu par les pairs.
Les auteurs ont obtenu le consentement de la patiente.