Un homme de 26 ans s’est présenté au service des urgences pour une douleur pleurétique du côté droit du thorax apparue soudainement 3 jours auparavant et un essoufflement progressif. Le patient n’avait pas voyagé dans les 2 semaines précédentes, n’avait aucun antécédent de traumatisme thoracique et n’avait pas eu de fièvre, de toux ou d’autres symptômes systémiques. Avant l’apparition des symptômes, il était en bonne santé et ne prenait aucun médicament. La personne qui réside avec lui avait eu une toux sèche pendant 1 semaine. Le patient a préféré ne pas donner plus de renseignements.
À l’examen de ses signes vitaux, le patient avait une température et une pression artérielle (118/80 mm Hg) normales ainsi qu’un rythme cardiaque de 122 battements par minute. Il présentait une légère détresse respiratoire avec une saturation normale à l’air ambiant. Son indice de masse corporelle était de 17,6 kg/m2. Les résultats des analyses sanguines indiquaient une lymphopénie (0,69 × 109/L [normale : 1,0 à 3,2 × 109/L]). Une radiographie pulmonaire a révélé un pneumothorax important avec collapsus pulmonaire complet du côté droit sans déviation médiastinale (figure 1A).
En raison des symptômes respiratoires du patient, nous avons réalisé un écouvillonnage du nasopharynx, qui a permis de confirmer une infection par le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SRAS-CoV-2) par PCR quantitative après transcription inverse en temps réel1. Nous avons procédé au drainage thoracique à l’aide d’un petit cathéter, qui a ensuite été retiré, et le médecin a pris toutes les précautions en matière d’équipement de protection individuelle, y compris l’utilisation d’un masque de protection respiratoire N95. Après 48 heures, le pneumothorax et les symptômes du patient se sont résorbés (figure 1B). Le patient a reçu son congé de l’hôpital alors que son état était stable, et il a signalé la résolution complète des symptômes par vidéoconférence le jour suivant le congé.
Les symptômes du patient n’ont pas suivi la trajectoire attendue de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19); il y avait toutefois une lymphopénie, qui a été bien décrite chez les personnes atteintes de cette maladie2. Le pneumothorax spontané est le plus courant chez les hommes jeunes, grands et minces, et on sait qu’il peut s’agir d’une complication des maladies infectieuses des poumons3. Une association entre la COVID-19 et un pneumothorax spontané a déjà été décrite, mais son incidence sur le pronostic est inconnue4.
Footnotes
Voir la version anglaise de l’article ici : www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.200609
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Les auteurs ont obtenu le consentement du patient.