Les virus peuvent souvent déclencher des crises d’asthme
Selon les données recueillies à ce jour, les personnes asthmatiques seraient surreprésentées parmi les adultes hospitalisés pour la COVID-19 (maladie à coronavirus 2019)1,2. Cette surreprésentation pourrait être due au fait que le SRAS-CoV-2 (coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2) déclenche des crises d’asthme, comme le font les autres virus; c’est d’ailleurs pourquoi l’asthme fait partie de la liste des facteurs de risque de morbidité associés à la COVID-191.
Sur le plan clinique, il est difficile de distinguer la COVID-19 d’une crise d’asthme
Les symptômes les plus fréquents de la COVID-19 — toux sèche et essoufflement — sont aussi fréquents lors d’une crise d’asthme aiguë3. La fièvre est plus souvent associée à la COVID-19, mais elle peut accompagner une crise d’asthme déclenchée par une infection. Compte tenu de la variabilité des manifestations cliniques de la COVID-19, des protocoles de dépistage devraient être appliqués chez les personnes qui présentent des symptômes respiratoires qui s’aggravent, y compris celles qui sont asthmatiques. Le personnel chargé du dépistage devrait porter l’équipement de protection individuelle approprié3.
Durant la pandémie de COVID-19, la bonne maîtrise de l’asthme peut contribuer à prévenir les crises
Les recommandations actuelles sont de maintenir le traitement antiasthmatique pendant la pandémie1,3. Les autres précautions comprennent la révision de la technique d’inhalation, l’évitement des déclencheurs connus de l’asthme (comme les aéroallergènes), l’éloignement sanitaire et le lavage fréquent des mains1,3. Pour les patients asthmatiques qui prennent des agents biologiques, les recommandations actuelles sont de maintenir ces traitements pour le moment3.
Éviter la nébulisation si possible
La nébulisation est une intervention médicale qui génère des aérosols et peut accroître le risque d’aérosolisation du SRAS-CoV-2 et de transmission de l’infection1,3. On recommande fortement d’utiliser un aérosol doseur muni d’une chambre de retenue ou un inhalateur de poudre sèche (TurbuhalerMD ou DiskusMD) plutôt qu’un nébuliseur, particulièrement en milieu clinique1.
Il faut continuer de recourir aux corticostéroïdes pour traiter les crises d’asthme
Les corticostéroïdes oraux ne sont pas recommandés pour traiter la maladie pulmonaire associée à la COVID-19 (en raison d’un risque de réplication virale accrue)4. Toutefois, chez les patients asthmatiques, les recommandations actuelles préconisent le recours à la corticothérapie orale pour traiter les crises d’asthme modérées ou graves qui répondent mal aux bronchodilatateurs, les corticostéroïdes accélérant la résolution des symptômes et réduisant le risque d’hospitalisation1,3,5. Ces médicaments commencent souvent à agir dans les 4 heures suivant leur administration5.
Footnotes
Balados du CMAJ : Entrevue avec l’auteur (en anglais) en baladodiffusion : https://soundcloud.com/cmajpodcasts/200617-five
Voir la version anglaise de l’article ici : www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.200617
Intérêts concurrents: Connie Yang a fait partie de comités consultatifs pour Novartis et Covis Pharma. Elissa Abrams a reçu des honoraires de modératrice de Novartis. Aucun autre intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.